Depuis novembre 2023, plus de 20 militants de mon organisation, âPromote Ukraineâ, travaillent dur pour mettre lâUkraine Ă lâordre du jour des Ă©lections nationales et europĂ©ennes belges. Nous avons remarquĂ© que deux ans aprĂšs lâinvasion Ă grande Ă©chelle, les politiciens qui appelaient cette guerre leur propre guerre et saisissaient chaque occasion pour mentionner lâUkraine dans leurs discours, participaient Ă des dĂ©bats tĂ©lĂ©visĂ©s et mettaient en avant des Ukrainiens dans leurs Ă©vĂ©nements, ignorent maintenant presque entiĂšrement le sujet de lâUkraine.
Tous les partis politiques belges lors des rĂ©ceptions du Nouvel An ont prĂ©sentĂ© leur vision et leurs candidats pour les futures Ă©lections au niveau national. La plupart dâentre eux ont Ă peine mentionnĂ© lâUkraine. Le seul parti qui a explicitement dit que nous devons maintenir la solidaritĂ© avec lâUkraine Ă©tait le CDenV. Dans le discours de campagne du MR en janvier Ă Bruxelles, la seule mention de lâUkraine a Ă©tĂ© formulĂ©e en disant que âĂ cĂŽtĂ© de nombreux dĂ©fis gĂ©opolitiques, il y a une guerre aux portes de lâEurope.â Pas mĂȘme le mot âUkraineâ nâa Ă©tĂ© prononcĂ©. De plus, au cours des deux derniĂšres annĂ©es, il a Ă©tĂ© rĂ©affirmĂ© par les politiciens mentionnĂ©s que lâUkraine est lâEurope et pas seulement sa porte dâentrĂ©e. Dâautre part, la NVA a mentionnĂ© la Russie dans le contexte de la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique, et OpenVLD a parlĂ© de Poutine dans le contexte de lâextrĂ©misme. Les Verts ou la Gauche nâont pas du tout mentionnĂ© lâUkraine.
Lorsquâon demande aux leaders pourquoi ils nâont pas parlĂ© de lâUkraine, on mâa dit que ce nâĂ©tait pas un sujet populaire parmi lâĂ©lectorat venu Ă©couter les discours. En fait, les partis politiques existants changent souvent de narratifs selon les attentes de lâĂ©lectorat, les suivant au lieu de les mener.
En mĂȘme temps, le pourcentage de ceux qui soutiennent lâUkraine est encore extrĂȘmement Ă©levĂ© : 58 % des Belges sont en faveur de lâaide militaire et de lâintĂ©gration europĂ©enne de lâUkraine.
Lâinvasion russe de lâUkraine a influencĂ© les vues europĂ©ennes sur la dĂ©mocratie, la gouvernance et les relations internationales. Lâinvasion a conduit Ă une confiance accrue envers les politiciens et les partis politiques, Ă une satisfaction accrue avec la dĂ©mocratie et Ă renforcer lâimportance de la libertĂ© et de la solidaritĂ© Ă travers lâEurope. Pourquoi les politiciens qui sont au pouvoir pour naviguer ce sentiment pour le bĂ©nĂ©fice du peuple qui leur fait confiance le minimiseraient-ils ? Câest une trahison.
ComprĂ©hensiblement, la question ukrainienne est Ă©troitement liĂ©e aux affaires de dĂ©fense. Puisque la dĂ©fense belge dans le spectre politique des lignes budgĂ©taires et de lâattitude publique appartient Ă la âcatĂ©gorie de la moquerieâ, les politiciens qui veulent ĂȘtre rĂ©Ă©lus ne veulent pas sâassocier Ă la comĂ©die.
En mĂȘme temps, ils sont associĂ©s Ă un spectacle. Au lieu de montrer la voie, nous voyons lâInstagram des leaders politiques belges effectuant un spectacle pour ĂȘtre aimĂ©s par le public.
LâUkraine a un showman qui sâest transformĂ© en politicien sĂ©rieux, et la Belgique a des politiciens qui se transforment en showmen.
Alors, quelle est la préoccupation concernant la défense ? Transformons-la en politique sérieuse !
En Ukraine, lâarmĂ©e Ă©tait un sujet de moquerie jusquâen 2014, mais depuis 2022, elle est le seul institut qui mĂ©rite la confiance de 96% des personnes en Ukraine, ce qui a Ă©normĂ©ment augmentĂ© de 56% en 2016.
La Belgique ne prend pas au sĂ©rieux lâavertissement de ses propres gĂ©nĂ©raux de lâarmĂ©e selon lequel lâEurope doit se prĂ©parer dâurgence Ă une agression russe potentielle. Pourtant, en reprenant les mots de Sun Tzu, si vous ne respectez pas votre armĂ©e, vous devrez respecter lâarmĂ©e dâun ennemi.
Je lâadmets, dans une situation de paix et de campagne Ă©lectorale, il est difficile de rĂ©pondre publiquement Ă une question sans perdre lâĂ©lectorat : âVaut-il mieux nĂ©gocier avec Poutine ou se prĂ©parer Ă lâautodĂ©fense ?â
Il convient de noter que âbellicisteâ est le mot-clĂ© de ceux qui veulent neutraliser lâargument selon lequel la dĂ©fense doit ĂȘtre renforcĂ©e et lâUkraine doit ĂȘtre aidĂ©e. En mĂȘme temps, si les ânĂ©gociationsâ ou âlâapaisementâ Ă©taient une solution, la guerre que le Kremlin a commencĂ©e en 2014 nâaurait pas escaladĂ© en 2022. Toutes ces huit annĂ©es, lâapaisement Ă©tait la politique gĂ©nĂ©rale de tous les Ătats europĂ©ens envers la Russie. Cela a-t-il aidĂ© ?
En supposant que les nĂ©gociations pourraient ĂȘtre une solution, nous devons ĂȘtre honnĂȘtes avec nous-mĂȘmes sur la fiabilitĂ© de la promesse de Poutine. Il tue son opposition ; il dit au peuple russe quâils combattent âlâOccident collectifâ. Cela a Ă©tĂ© le cas depuis lâannĂ©e 2000, bien avant la guerre en Ukraine ou toute rhĂ©torique sur lâintĂ©gration de lâUkraine dans lâOTAN ou lâUE.
De plus, comment nĂ©gocier avec quelquâun qui utilise constamment une rhĂ©torique impĂ©rialiste et gĂ©nocidaire, utilisant des narratifs du âmonde russeâ et âsauver les compatriotesâ ? Et enfin, comment nĂ©gocier avec quelquâun ayant un mandat dâarrĂȘt pour lâenlĂšvement de milliers dâenfants et la suppression de leur identitĂ© ? Poutine prend comme une humiliation personnelle par lâOccident collectif une rĂ©sistance Ă la croissance impĂ©rialiste : va-t-il pardonner, ou devons-nous nous prĂ©parer ?
Références :
- The Brussels Time. Two years into the war, Belgian support for Ukrainian aid wavers
- The London School of Economic and Political Science. How Russiaâs invasion of Ukraine has changed public opinion in Europe
- Â«ĐĄĐ»ĐŸĐČĐŸ Ń ĐŃĐ»ĐŸÂ». ĐŻĐș Đ·ĐŒŃĐœŃĐČĐ°ĐČŃŃ ŃŃĐČĐ”ĐœŃ ĐŽĐŸĐČŃŃĐž ŃĐșŃĐ°ŃĐœŃŃĐČ ĐŽĐŸ ŃĐžĐ»ĐŸĐČĐžŃ ŃĐ° ĐżŃĐ°ĐČĐŸĐŸŃ ĐŸŃĐŸĐœĐœĐžŃ ĐŸŃĐłĐ°ĐœŃĐČ