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Investir dans la paix – Dépenses de défense plutôt que guerre

Le choix entre investir dans la défense ou s’engager dans des actions de guerre n’est pas seulement un dilemme moral mais aussi une question économique profonde. Les coûts de la guerre s’étendent au-delà du champ de bataille, affectant les économies par la destruction des infrastructures, la perturbation du commerce, et les charges fiscales à long terme.

À l’inverse, les dépenses de défense stratégiques servent de moyen de dissuasion contre les conflits, permettant potentiellement d’économiser les dépenses élevées de la guerre et favorisant les innovations technologiques et médicales, qui renforcent l’économie de diverses manières.

Coûts économiques de la guerre

Les impacts économiques de la guerre sont profondément négatifs et de grande portée. Les guerres entraînent une destruction significative des infrastructures, une augmentation de la dette, et une perturbation des activités économiques, menant à des défis fiscaux à long terme pour les nations impliquées. Les coûts économiques des guerres dans les pays européens sont profonds, affectant tout, de l’infrastructure à l’économie plus large. Le conflit récent en Ukraine en est un exemple, perturbant considérablement les économies européennes, principalement par l’inflation accrue et les perturbations commerciales qui menacent de faire dérailler la reprise économique de l’Europe (Banque Européenne d’Investissement, euronews.business).

Le fardeau financier de la guerre s’étend au-delà de la destruction immédiate jusqu’à la stagnation économique à long terme et l’augmentation de la pauvreté. Par exemple, les perturbations de l’approvisionnement énergétique dues au conflit ont conduit à une flambée des prix de l’énergie, alimentant encore l’inflation à travers l’Europe (Banque Centrale Européenne). La Banque Européenne d’Investissement (BEI) a souligné le risque d’un approfondissement de la récession économique, avec une augmentation potentielle du nombre d’entreprises en défaut et une hausse des taux de pauvreté à travers la région (Banque Européenne d’Investissement).

Investissement dans la défense comme mesure préventive

Compte tenu de ces conséquences désastreuses, investir dans la défense comme mesure préventive semble être une stratégie plus durable. Une augmentation des dépenses de défense peut servir de moyen de dissuasion contre les conflits potentiels et stabiliser les régions en démontrant la préparation et la résilience.

Historiquement, les dépenses de défense ont été une composante substantielle des budgets gouvernementaux, souvent justifiées non seulement par le besoin de sécurité nationale mais aussi par la stimulation économique qu’elles procurent. Investir dans la défense comme moyen de dissuasion est considérablement plus rentable comparé au fardeau économique de la guerre. Le principe de dissuasion repose sur le maintien de capacités militaires suffisantes pour prévenir les conflits potentiels en imposant un coût élevé à l’agresseur, surpassant tout gain possible de la guerre (Encyclopédie Britannica). Cette stratégie aide non seulement à préserver la sécurité nationale mais aussi à stabiliser les conditions économiques en évitant les coûts étendus associés aux guerres.

L’investissement en défense peut stimuler l’économie par l’augmentation des affaires, les avancées technologiques, la création d’emplois, et l’engagement. Ces pays européens qui ont reconnu cette réalité ont considérablement augmenté leurs budgets de défense en réponse aux menaces géopolitiques actuelles. Par exemple, l’Allemagne s’est engagée à augmenter de manière significative son budget de défense, planifiant un fonds de 100 milliards d’euros pour renforcer ses capacités militaires (Bruegel). Les dépenses de défense européennes sont projetées pour augmenter substantiellement, avec des estimations suggérant une augmentation allant jusqu’à 800 milliards d’euros cumulativement d’ici 2028 (McKinsey & Company).

Avantages économiques des dépenses de défense

Économiquement, les bénéfices des dépenses de défense peuvent être observés à travers des effets directs, indirects, et induits. Par exemple, au Canada, les dépenses de défense ont contribué de manière significative à la fois au PIB et à la création d’emplois. Les multiplicateurs de ces dépenses suggèrent que les résultats économiques s’étendent au-delà des dépenses initiales, créant une activité économique supplémentaire qui soutient davantage l’emploi et la génération de revenus (Institut Canadien des Affaires Mondiales).

Les dépenses de défense ont historiquement conduit à des innovations technologiques, se traduisant par des avantages économiques et sociétaux plus larges. L’Europe, par exemple, a établi le Fonds Européen de Défense (FED) pour favoriser les investissements coopératifs dans l’innovation de défense, se concentrant sur des domaines tels que la défense cybernétique, l’espace, et les systèmes sans pilote. Ce fonds vise à distribuer environ 8 milliards d’euros d’ici 2027 pour stimuler les avancées technologiques à travers l’UE (Intereconomics).

Les dépenses de défense impliquent souvent des investissements substantiels en recherche et développement, qui peuvent conduire à des innovations qui débordent dans le secteur civil, améliorant les capacités en médecine et autres domaines critiques (Bruegel).

De plus, les dépenses de défense aident à maintenir et créer des emplois, de la fabrication aux secteurs de haute technologie, jouant ainsi un rôle crucial dans la reprise économique et la croissance. La stratégie s’étend au-delà de la simple préparation à des conflits potentiels ; elle implique de préparer l’économie pour un futur à haute technologie, souligné par la poussée pour des innovations telles que l’IA et la cybersécurité dans le secteur de la défense (McKinsey & Company).

Défense et stabilité économique

Cependant, ces investissements doivent être équilibrés avec les réalités de l’inflation et d’autres pressions économiques, qui peuvent diminuer la valeur réelle des fonds alloués. Ainsi, les nations européennes explorent des stratégies pour maximiser l’efficacité de leurs dépenses de défense, telles que l’augmentation de la collaboration pour réduire les coûts, la focalisation sur les lacunes capacitaires prioritaires, et l’investissement dans des technologies de pointe qui pourraient diriger le secteur de la défense à l’avenir (McKinsey & Company).

L’équilibre juste et l’approche unie

Dans le contexte belge, l’investissement dans la défense sert de catalyseur pour la diversification économique et la résilience. L’approche belge en matière de dépenses de défense a des implications significatives tant pour la sécurité nationale que pour la performance économique du pays. En 2023, la Belgique n’a consacré que 1,1 % de son PIB à la défense, ce qui est bien en dessous de l’objectif de 2 % de l’OTAN. Cela place la Belgique parmi les plus faibles contributeurs de l’alliance de l’OTAN, juste devant le Luxembourg (Agence de Presse Belga).

L’industrie de la défense belge, composée d’un réseau de professionnels qualifiés et d’entreprises spécialisées, a le potentiel de stimuler non seulement l’avancement technologique mais aussi la croissance orientée vers l’exportation. En favorisant des partenariats stratégiques avec des collaborateurs internationaux et en exploitant son expertise dans des capacités de défense de niche, la Belgique peut se positionner comme un acteur compétitif sur le marché mondial de la défense, renforçant ainsi ses fondations économiques et créant des voies durables pour la prospérité.

L’investissement belge dans la défense a le potentiel d’impacter significativement l’économie du pays et de créer diverses opportunités pour la croissance de l’emploi, de nouvelles entreprises et de la recherche technologique. Cependant, l’approche ne devrait pas se limiter à un seul pays mais être menée au niveau européen, avec une stratégie partagée et alignée.

Le Ministère de la Défense belge (MOD) a alloué un milliard d’euros supplémentaires pour renforcer l’opérationnalité à court terme de l’armée, avec des plans d’investissement dans des domaines tels que les stocks de munitions, l’équipement de protection, les armes anti-char, les véhicules protégés et les systèmes de communication. De plus, le MOD prévoit d’investir 100 millions de dollars dans la construction de nouvelles casernes écologiques et écoénergétiques, probablement à Charleroi et en Flandre orientale. Cet investissement devrait être alloué au personnel, à l’équipement, aux munitions, à l’ingénierie et à la cybersécurité, les entreprises belges jouant un rôle significatif dans la fourniture d’équipements et de services de défense (Administration du Commerce International).

L’investissement étranger a historiquement joué un rôle significatif dans la croissance économique belge, en particulier dans l’expansion des industries légères et pétrochimiques. L’établissement des quartiers généraux de l’Union européenne et de l’OTAN à Bruxelles a contribué à l’expansion rapide de l’industrie légère dans la majeure partie de la Flandre, notamment le long d’un corridor s’étendant entre Bruxelles et Anvers. De plus, l’économie belge est inextricablement liée à celle de l’Europe, le pays étant membre de diverses organisations supranationales, y compris l’Union économique belgo-luxembourgeoise (BLEU), l’Union économique Benelux et l’UE. Le gouvernement a également offert des subventions et des incitations pour encourager les investissements en Wallonie, visant à aborder les disparités régionales en matière d’investissement et de développement économique (Britannica).

L’investissement dans la défense et la sécurité a le potentiel de créer des opportunités d’emploi, de stimuler la croissance de nouvelles entreprises et de favoriser la recherche technologique. L’investissement dans l’équipement de défense et les infrastructures, ainsi que l’implication des entreprises belges dans la fourniture de produits et services liés à la défense, peuvent contribuer à la création d’emplois et à la croissance économique. De plus, se concentrer sur la construction d’infrastructures écoénergétiques et écologiquement rationnelles créera probablement des opportunités pour les entreprises des secteurs de la construction et de l’ingénierie, contribuant ainsi au développement économique (Administration du Commerce International).

Épilogue

Bien que la nécessité d’investir dans la défense soit claire pour maintenir la sécurité nationale et prévenir les coûts élevés de la guerre, elle doit être soigneusement équilibrée avec les besoins économiques et sociaux plus larges du pays. Les leçons des conflits historiques et les analyses économiques suggèrent que les dépenses de défense préventives, lorsqu’elles sont gérées judicieusement, protègent non seulement les intérêts nationaux mais soutiennent également la stabilité et la croissance économiques.

L’investissement de la Belgique dans la défense a le potentiel d’améliorer sa sécurité nationale, de stimuler la croissance économique, de créer des emplois et de favoriser l’innovation technologique. L’allocation de ressources aux initiatives de défense et de sécurité, ainsi que l’implication des entreprises belges dans la fourniture de produits et services liés à la défense, peuvent avoir un impact significatif sur l’économie du pays et ses différentes régions.

#TeamMarta

Références :


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