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Des milliers de réfugiés ukrainiens menacés d’expulsion en Hongrie suite à une nouvelle loi réduisant le soutien

Rob Curran 

Une récente loi adoptée en Hongrie menace de déplacer des milliers de réfugiés ukrainiens en supprimant l’accès aux logements subventionnés par l’État. Cette décision a suscité de vives préoccupations quant à la violation des droits humains et des valeurs de l’Union européenne. La décision de la Hongrie, qui touche principalement les réfugiés originaires de l’ouest de l’Ukraine, a attiré des critiques d’organisations internationales telles que le HCR et des défenseurs des droits humains. La loi, signée en juin 2024 par le Premier ministre Viktor Orban, a conduit beaucoup à remettre en question l’engagement de la Hongrie envers ses obligations européennes en matière de protection des réfugiés et de non-discrimination.

La nouvelle loi et ses impacts 

Depuis août 2024, le gouvernement hongrois a révisé ses politiques de soutien aux réfugiés, n’offrant des logements subventionnés par l’État qu’à ceux qui fuient 13 régions ukrainiennes considérées comme directement touchées par la guerre en cours avec la Russie. Les réfugiés d’autres régions d’Ukraine, comme la Transcarpatie à l’ouest, ne sont plus éligibles à cette aide.

Les effets de la loi sont considérables, avec une estimation de 2 000 à 3 000 Ukrainiens immédiatement menacés de perdre leur logement. Beaucoup de ces personnes sont des femmes et des enfants roms, un groupe particulièrement vulnérable, déjà confronté à une marginalisation considérable. La loi les laisse avec peu d’alternatives, la Hongrie n’ayant pas fourni d’options de remplacement adéquates pour les logements subventionnés par l’État. En conséquence, des milliers de personnes risquent de se retrouver sans abri et de subir un nouveau déplacement au sein de la Hongrie.

Une violation des droits humains et des principes européens 

Ce changement de politique va à l’encontre des principes de la directive européenne sur la protection temporaire, qui garantit un accès égal au logement et aux services sociaux pour tous les réfugiés fuyant les conflits armés. En limitant cette protection en fonction de l’origine géographique, la Hongrie semble violer la directive, qui stipule que tous les réfugiés ukrainiens doivent recevoir un traitement égal, indépendamment de leur région d’origine.

Les groupes de défense des droits humains ont exprimé leurs préoccupations, affirmant que la politique de la Hongrie sape non seulement les droits des réfugiés ukrainiens, mais aussi les valeurs européennes de solidarité et de protection de la dignité humaine. Le HCR a exprimé son inquiétude, exhortant le gouvernement hongrois à reconsidérer la loi et à garantir un traitement équitable pour tous les réfugiés.

De plus, ce développement s’inscrit dans le cadre des différends continus entre la Hongrie et l’Union européenne concernant les violations de l’État de droit. Ces dernières années, la Hongrie a fait l’objet de critiques et de sanctions de la part de l’UE en raison de ses politiques de plus en plus autoritaires et de son manquement à respecter les principes démocratiques. La nouvelle loi sur les réfugiés semble suivre cette tendance, isolant davantage la Hongrie de ses partenaires européens et portant atteinte à sa réputation au sein de la communauté internationale.

Violations des droits humains et pratiques discriminatoires 

La situation est particulièrement grave pour les réfugiés roms d’Ukraine, qui font déjà face à une discrimination systémique à travers l’Europe. Des rapports indiquent que de nombreux Roms fuyant la Transcarpatie subissent des préjugés accrus en Hongrie, ce qui est encore aggravé par cette nouvelle législation. Les organisations de défense des droits des réfugiés craignent que cette loi ne renforce les inégalités existantes, notamment en matière d’accès au logement et aux services essentiels, touchant de manière disproportionnée les minorités ethniques.

En retirant le soutien à une partie importante des réfugiés ukrainiens, la Hongrie risque de violer leurs droits humains selon le droit international. L’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, à laquelle la Hongrie est signataire, stipule que chacun a le droit de chercher asile contre la persécution. Pourtant, les politiques restrictives de la Hongrie semblent aller à l’encontre de ce principe.

Conséquences pour l’intégration des réfugiés 

La suppression brutale des subventions pour le logement pourrait annuler les progrès réalisés par de nombreux réfugiés dans leur intégration à la société hongroise. Pour ceux qui avaient commencé à reconstruire leur vie, à trouver un emploi et à inscrire leurs enfants à l’école, la perte de leur logement pourrait entraîner une nouvelle instabilité et un isolement accru. L’impact social de cette loi devrait être significatif, car de nombreux réfugiés n’ont pas les moyens financiers de se loger sans l’aide de l’État.

Le risque accru de sans-abrisme, de perte d’emploi et d’interruption de l’éducation des enfants pourrait non seulement affecter les réfugiés, mais aussi mettre à rude épreuve les systèmes sociaux hongrois et la cohésion communautaire. Les observateurs internationaux appellent le gouvernement hongrois à adopter une approche plus compatissante et cohérente, en accord avec ses obligations en vertu du droit de l’UE et des traités relatifs aux droits humains.

Conclusion 

Le récent changement législatif de la Hongrie, limitant l’accès aux logements subventionnés par l’État pour les réfugiés ukrainiens, a déclenché un débat plus large sur l’engagement du pays à respecter les droits humains et les valeurs européennes. Alors que le gouvernement hongrois défend cette politique comme nécessaire en raison de la durée prolongée du conflit, la loi a été vivement critiquée par les organisations de défense des droits humains, le HCR et la communauté internationale.

Cette mesure pourrait créer un précédent dangereux au sein de l’Union européenne, signalant un recul de la responsabilité partagée en matière de protection des réfugiés. À mesure que la situation évolue, il est essentiel que l’UE et d’autres instances internationales tiennent la Hongrie responsable de ses obligations légales et morales envers les réfugiés, afin de garantir que les plus vulnérables ne soient pas laissés pour compte.

#TeamMarta

Références :

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